15/07/2019Mémoire vs Insolite
penser à se remémorer / poncer pour se souvenir.
Dans le cadre du collège Notre-Dame de Bourgenay des Sables-d’Olonne, les traces et autres marques, plus ou moins subtiles, laissées par la succession de générations d’élèves sur les divers éléments architecturaux, constituent de fait un «témoignage» bien visible du travail du temps. L’usure, la patine, l’altération en sont les preuves.
Alors que d’autres enfants étaient en voyage scolaire, une quarantaine d’élèves d’Hélène Chauvière ont participé (ponçage) activement au prélèvement (collectage) de pigments (poussière colorée) sur diverses surfaces au sein du collège.
Dans un deuxième temps ils ont fabriqué une sorte de laque en y additionnant un médium acrylique, pour enfin réaliser une petite peinture autour de leurs souvenirs. Pendant qu’un groupe travaillait lui, au ponçage de vieilles cartes de géographie et qu’un autre assemblait par collage, les papiers de verre maculés (traces).
Parallèlement un binôme a rédigé un commentaire sensible sur l’ensemble de cette intervention. Le tout étant photographié (mémoire) par une des encadrante dans le dessein de la restitution au cours de cette exposition dans la très belle chapelle (fraîchement restaurée) du collège.
Les divers éléments : outils, matériaux, supports, photographies, textes, sont autant de médiums pour créer une oeuvre d’installation sans doute insolite, mais chargée de sens, car composée essentiellement par les traces et la mémoire du travail effectué.
J’aime à penser que les objets (usés, patinés, poncés où non) se souviennent eux aussi. Que les outils eux-même se souviennent, qu’ils se souviennent de celles et ceux qui les ont manipulés. De ce qu’ils ont (usé, patiné, abrasé, peint, collé, etc…).
Mais ces outils, ces matériaux ont-ils, (ce que je crois) une mémoire ? Ne sont-ils pas la mémoire ?